Intervenir par l’image : cinéma militant ou cinéma d’intervention ?
Les deuxièmes rencontres des Archives Getaway ont eu lieu du samedi 9 au lundi 11 novembre 2013 à la Maison Ouverte, au 17 rue Hoche à Montreuil, en banlieue parisienne, et ont consisté en trois jours de projections de films et de discussions.
Suite à ces rencontres, une interview de deux membres des Archives Getaway a été enregistrée et diffusée le 5 janvier 2014 dans le cadre de l’émission Un peu d’air frais sur Radio libertaire. On pourra y trouver une présentation et des réflexions sur différentes dimensions du projet des Archives Getaway, et plus généralement autour des traces laissées par les luttes, le fait des les recueillir, et la transmission d’une histoire collective. Il y est aussi question des images de bidonvilles, des matériaux et des questions qui les entourent, collectées lors de la préparation des deuxièmes rencontres – à l’époque de l’interview il était question d’une trentaine d’heures de rushes, il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait plutôt de plusieurs heures, ce qui n’est déjà pas rien. Voici l’émission en écoute (pour la télécharger, clic-droit sur l’icône en haut à gauche de ce paragraphe puis "Enregistrer la cibe du lien sous…").
Des films, bien sûr, mais aussi des questions : quel rapport à l’image ? Comment intervenir avec la caméra et les films ? Qui filme quoi et pour quelle diffusion ? L’auteur a-t-il enfin disparu dans les années 70 ?…
Serviront de matière : des films du groupe Torr e Benn, de l’Apic, des films d’Audiopradif, une expérience de coopérative de diffusion de vidéo, un cinétract, des films à propos des luttes sur le logement, de jeunes prolétaires de banlieue, de la marche sur l’Espagne…
Ces films, pour la plupart, n’étaient plus visibles depuis leur première diffusion. Certains même n’ont sans doute jamais été montrés. Merci à tous ceux qui nous les ont confiés et nous ont aidé à rendre possible de les projeter à nouveau.
Les rencontres sont conçues comme des moments d’élaboration commune, autour des objets et des questions proposés, il y a donc de la place pour confronter points de vue et analyses. Le programme sera complété et agrémenté sur le site au besoin.
Les trois jours de projections se structurent autour de deux axes :
- Comment l’image accompagne dans les années 70-80 l’émergence de nouveaux sujets et terrains de lutte (en l’occurrence des immigrés de la deuxième génération ou des jeunes prolétaires de banlieue, selon le regard qu’on décide de porter, et de luttes sur le logement) qui viennent bousculer l’hégémonie politique de l’ouvrier qualifié et de l’usine. Les projections du samedi et dimanche après-midi
concernent cette question.
- Comment s’inventent des manières de faire collectivement des films et de les diffuser. On verra lors des soirées du samedi et du dimanche les productions de plusieurs coopératives de diffusion.
L’objectif est à la fois de mieux comprendre ce qu’intervenir par l’image a pu vouloir dire, de se demander ce que la confrontation avec ces matériaux nous en restitue, et que faire aujourd’hui de ces films, questions qu’on essaiera de se poser ensemble le 3ème jour.