Ce texte, signé « Défense Collective », attire l’attention par son format (11 cm par 12,5 cm) et son titre, imprimé en rouge. Comme lors d’expériences plus récentes de collectifs de défense juridique, il s’agit d’un petit fascicule de conseils pratiques et d’informations en vue de la défense militante qui vise à être largement diffusé : il s’adresse aux « ouvriers, immigrés, jeunes, militants révolutionnaires – qui subissent la répression quotidienne de la bourgeoisie ». À propos des immigrés, il faut savoir que « seule la protection des masses peut sauver le travailleur menacé ». Sa phraséologie maoïste qui oppose « masses populaires mobilisés » et « répression bourgeoise », ainsi qu’un certain nombre d’autres indices, permettent de lancer des hypothèses assez précises quant à sa date et son contexte d’écriture. On y trouve néanmoins des éléments intéressants comme l’appel à refuser tout fichage (empreintes, mesures, photos) qui résonne particulièrement aujourd’hui.
Rencontrer ce document amène à se poser ces premières questions : ce guide est-il le premier de ce type à cette époque-là ? « Défense Collective » est une signature ponctuelle ou un groupe qui a existé au delà de ce guide ? Quelles étaient les pratiques du Secours Rouge à ce moment là ?