GAC - 1 - Le travail et son refus

La première séance du Groupe d’Auto-formation Collective a eu lieu à Toulouse, le jeudi 9 juillet 2015 à 15h au KIOSK, 3, rue Escoussières Arnaud-Bernard métro Compans-Caffarelli.

Les premiers matériaux proposés pour accompagner la réflexion sont deux textes qui ont été une première fois réunis pour accompagner une séance de ciné-club des Archives au cours de laquelle a été projeté le film Blue Collar précédé d’un diaporama de 1974 intitulé Les Câbles de Lyon. L’un est composé de larges extraits de l’introduction du livre Le travail, et après ? , publié en 1978, l’autre compile des extraits de Lordstown 1972 ou les déboires de la General Motors, une brochure parue en 1977 et relatant des épisodes de la conflictualité de classe dans l’usine automobile de Lordstown. Cette usine a été construite ailleurs qu’à Detroit pour justement parer au refus du travail et de la hiérarchie tel que le film le restitue. En effet l’industrie automobile américaine fait proliférer la nouvelle figure qu’est l’O.S qui déborde de toutes parts et en particulier du rôle que lui assigne, patronat et syndicat, dans la production, les conflits sociaux et les autres aspects de la vie (logement, loisirs, etc), débordement ou dépassement que le premier extrait met en perspective à sa manière.

Après la projection de Les doigts dans la tête de J. Doillon en juin dernier, et la constitution d’un début de liasse autour du Groupe de Résistance Au Travail (GRAT), on continue ici à explorer cette veine du refus prolétarien du travail, refus concret, en situation, qui est d’une autre nature que le refus aristocratique du travail, le « ne travaillez jamais », un brin dandy qui snobe le prolétaire autant qu’il ne veut pas se salir les mains. Même si, comme chacun le sait maintenant, la révolution sera sans doute, aussi, un dîner de gala, on n’y portera pas forcement toujours des gants. Au-delà de ces considérations sur le linge – et en attendant –, comment faire, du côté des nombreux blues collars, même invisibles, sans le costume, même quand l’usine du passé est défunte, qu’on n’y a jamais – et c’est sans regrets – travaillé ?

« (…) C’est ça que je dis aux français les français ouvriers ils sont dans le même problème que nous, on est tous des immigrés, devant les riches que tu sois français, que tu sois juif, que tu sois arabe, que tu sois n’importe quelle race, t’es un ouvrier, ça y est c’est une race à part, ouvrier (…) »

disait Mustapha du Collectif Mohamed en 1982 lors d’un journal télévisé, mais c’est déjà une autre histoire, une histoire qui se passe en banlieue sud dans les années 80, assez loin – pas tant que ça peut être – des O.S. de Detroit. A l’assaut de la terre donc pour cette fois, et des mythologies prolétariennes diffuses qu’on choisit de questionner, qu’on aimerait contribuer à détruire ou reconstruire, à réexaminer en tous cas, nous proposons de parler des propositions et des angles d’analyses portés par ces textes.

Le projet serait de se servir de ces éléments comme matière pour élaborer collectivement.

  • Groupe d’Auto-formation Collective - Le travail et son refus - Flyer
  • Groupe d’Auto-formation Collective - Le travail et son refus - Matériaux