Chantier en cours autour d’images de bidonvilles, à l’aube des années 70, en banlieue parisienne
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La vidéo visible ci-dessus est un court extrait, projeté en 16mm lors des deuxièmes rencontres, qui a pu être numérisé. Les bandes d’image et de son étant séparées, cet extrait n’est pas sonore.
Meublés à Maubert, cité de transit à Chevaleret, bidonvilles à Champigny, Saint-Denis, Nanterre La Folie, Argenteuil, dans divers bidonvilles de la banlieue parisienne, des images sont tournées entre 1969 et 1971 par un groupe de militants qui interviennent et enquêtent dans les bidonvilles. À notre connaissance aucun film n’en a été tiré alors, en tout cas ce sont des heures de rushes (16mm double bande, la plupart en négatif, en attente) ainsi que des documents divers, cahiers de tournage, brouillons et notes, tracts, photos, négatifs qui ont été confiés aux archives Getaway au cours d’une collecte active portant sur l’intervention par l’image.
Ces matériaux nous arrivent à un moment où, alors que l’on considère que les derniers bidonvilles ont été « résorbés » à la fin des années 70, un habitat précaire auquel on ne donne pas le même nom, pousse encore dans les interstices des villes : ce qu’on appelle camps de roms aujourd’hui par exemple, ça ne se « résorbe » pas, ça « s’évacue ».
Un groupe de travail s’est constitué pour construire quelque chose à partir de ces matériaux, des recherches, des discussions, peut-être un film, en tout cas avancer dans la compréhension et la réflexion autour de ces zones, pour mieux saisir comment le bidonville s’est trouvé à la croisée des luttes sur l’immigration et le logement, quelles solidarités, quelles formes de luttes et quels types d’intervention y ont pris place, quelles continuités et quelles ruptures les relient à d’autres précarités de notre temps.
C’est pour proposer un moment de partage ouvert autour de ce chantier et des matériaux qui le constituent que s’organisent ces rencontres.